Le Musée André Malraux (MuMa) propose cet été une splendide exposition dédiée à Albert Marquet, à l’occasion de l’entrée dans ses collections de l’œuvre « Le Havre, bassin »(1906).
Juin 1906. Marquet, qui vient comme Raoul Dufy d’exposer au premier salon du fauvisme, rejoint son ami au Havre. Ils y peindront notamment les célèbres scènes de liesse de la Fête nationale du 14 juillet.
Cette exposition nous donne également à voir la justesse avec laquelle Marquet a su saisir la lumière normande. Les couleurs froides, où dominent mauves, roses, bleus pâles, sublimant l’ambiance du port.
Le Havre par A. Marquet (1911)Quai Videcoq, archives municipales
Exposition « Marquet en Normandie » jusqu’au 24 septembre 2023
La Maison de l’estuaire gère depuis 1992 la réserve naturelle de l’estuaire de la Seine.
Une vaste zone humide de près de 9 000 hectares, façonnée par le fleuve et les marées, sur laquelle paissent des troupeaux de vaches et où l’on dénombre plus de 350 espèces d’oiseaux.
De nombreuses balades sont proposées à toutes saisons, vous retrouverez les programme de cet été ici.
Pont de Tancarville au loinPrairieLes vaches se rafraîchissent
La Nuit blanche s’est posée hier sur l’axe Seine, avec des installations simultanées sur le Pont Neuf à Paris, à Rouen et au Havre (Square Saint-Roch).
Les illuminations mises en musique de l’artiste espagnol Javier Riera constituaient un land art hypnotique : superbe !
Combien de villes en France, en dehors de Paris, peuvent-elles s’enorgueillir de posséder un cinéma Art et Essai offrant exclusivement, à l’image d’une cinémathèque, des films de patrimoine ?
Le Studio est né en 1999, sous l’impulsion du réalisateur Christian Zafiran, qui réalisa l’intégralité de sa filmographie au Havre.
Le Studio propose un espace d’accueil où l’on peut consulter des ouvrages sur le cinéma et une salle chaleureuse de 84 places.
David Lheureux, qui nous accueille chaque jour, s’occupe de la programmation du cinéma, en compagnie de Céline Girout, plus dédiée aux relations avec le jeune public.
Les séances sont généralement orchestrées autour de cycles. David panache ressorties nationales de films numérisés en 4K et les grands classiques.
David Lheureux
Il développe également une très large ouverture à l’international. Ainsi, en janvier 2023, ce sont des films venus de tous horizons qui composent la programmation : la Suède avec Bergman, le Japon avec Yasuzo Masumura, l’Italie avec Francesco Rosi, Hong-Kong avec Wong Kar-Wai, etc.
Un éclectisme qui vaut au Studio un public très large, des maternelles aux séniors, et une fréquentation en augmentation.
Ainsi, le Studio affiche aujourd’hui sa meilleure saison depuis sa création, une tendance à rebours des taux de fréquentation nationale, malheureusement à la baisse. Preuve que le cinéma en salle a encore sa place, aux côtés des plateformes de streaming, surtout quand il puise dans le formidable patrimoine cinématographique mondial.
Si je suis souvent venue au Havre, avant de m’y installer il y a deux ans, c’est avant tout grâce à la formidable programmation du MUMA (Musée André Malraux du Havre), qui m’a souvent menée à ses portes.
Annette Haudiquet, actuelle directrice du MUMA, donnait hier soir à l’invitation de l’Association des amis du musée d’art moderne André Malraux (AMAM), une passionnante conférence sur la manière dont est montée une exposition.
Exposition Le vent, cela qui ne peut être peintAvec la photographe Manuela Marques
Que ce soit l’ancrage dans la ville de peintres comme Raoul Dufy, Eugène Boudin, Georges Braque ou encore Claude Monet , l’architecture d’Auguste Perret, la mer et le port, peints, filmés ou photographiés…Annette Haudiquet a détaillé pour nous les nombreux sujets qui ont inspiré les quelque dizaines d’expositions qu’elle a initiées au MUMA.
Elle est par exemple revenue sur l’acquisition en 2003 du tableau La vague de Gustave Courbet, peintre qui découvrit la mer au Havre en 1841. Cet achat, rendu à l’époque possible par une aide exceptionnelle de l’état et de la Région Normandie, avait entraîné l’installation de deux expositions emblématiques au MUMA.
La vague, Gustave Courbet , huile sur toile (1869)
Elle a également évoqué comment un pylône électrique à arc voltaïque vu dans une toile de Pissaro l’avait menée à monter bien des années après « Nuits électriques » (2020).
Lors de cette conférence émaillée d’anecdotes, nous avons pu suivre la mise en œuvre d’une exposition, étape par étape, depuis le repérage des œuvres souhaitées, en passant par les aléas rencontrés (œuvres intransportables ou non disponibles) jusqu’à leur transport et leur accrochage, tout comme les éléments de communication entourant l’événement, sans oublier l’assurance « clou à clou ».
Annette Haudiquet quitte le MUMA à la fin du mois de janvier pour prendre sa retraite. Merci et bon vent à elle, pour reprendre le thème de la magnifique exposition de l’été dernier !
Retrouvez le podcast d’une émission de France Inter avec Annette Haudiquet (juillet 2022).
Le Muma présente jusqu’au 5 mars l’exposition « Météorologiques » qui sera suivie à compter du 22 avril d’un accrochage dédié au grand peintre Albert Marquet.
Claude Monet est né à Paris, mais sa famille déménage au Havre alors qu’il a 5 ans. C’est ici qu’il exécute ses premiers croquis et caricatures pour lesquelles il rencontre un certain succès.
Sa rencontre avec Eugène Boudin, lui-même havrais, sera déterminante pour sa carrière.
Après différents séjours parisiens, il quitte la France en 1870 pour échapper à la guerre et un enrôlement dans l’armée. La découverte de la peinture de Turner et Whistler sera une autre étape déterminante.
De retour au Havre en 1871 et installé à l’hôtel de l’Amirauté, situé Grand Quai (actuel Quai Southampton), c’est un port moderne qu’il découvre. Depuis sa chambre, située au troisième étage, il peindra trois toiles dont celle qu’il appellera plus tard « Impression, soleil levant » (novembre 1872).
La toile est exposée en 1874. C’est à cette occasion qu’un critique du journal satirique Le Charivari, Louis Leroy, parlera de « L’exposition des Impressionnistes », posant malgré lui les premiers jalons sémantiques du courant pictural le plus célèbre de l’histoire de l’art.
« Impression, soleil levant » de Claude Monet (1840-1926)Grand quai, l’hôtel de l’Amirauté est au centre (vers 1900)
Ils se sont connus à la fin des années 1920 à la faculté des lettres de l’université de Paris.
Simone de Beauvoir, alias le Castor* et Jean-Paul Sartre formeront un couple d’anthologie, ce qui ne les empêchera pas, à côté de cet amour « nécessaire » de trouver auprès d’autres partenaires des relations « contingentes ». Un couple libéré avant la lettre donc.
Libéré et brillant. Sartre est reçu premier de l’agrégation de philosophie en 1929 ; elle obtient la deuxième place.
Nommée à Marseille, alors qu’il est affecté au Havre (à son grand regret, voir mon article à ce sujet), Simone de Beauvoir décline la proposition de mariage de son amant mais obtient en 1932 un poste à Rouen pour se rapprocher de lui.
Simone de Beauvoir au centre (1933) – Photographie Tourte & Petitin – Document J. Trumel-Mézières
Et les amoureux de se retrouver au Havre le week-end.
Voici un extrait de La force de l’âge, où le Castor décrit ses soirées canailles dans les rues interlopes de l’époque.
« Nous nous retrouvions d’ordinaire au Havre qui nous paraissait plus gai que Rouen. J’aimais les vieux bassins, leurs quais bordés de boîtes à matelots et d’hôtels borgnes, les maisons étroites coiffées de toits d’ardoises qui leur tombaient jusqu’aux yeux […] La plus jolie rue du quartier, c’était la rue des Galions dont au soir les enseignes multicolores s’allumaient : le Chat noir, la Lanterne rouge, le Moulin rose, l’Étoile violette ; tous les Havrais la connaissaient : entre les bordels gardés par de robustes maquerelles s’ouvrait le restaurant réputé de La Grosse Tonne ; nous allions de temps en temps y manger la sole normande et le soufflé au Calvados […] Le Havre était un grand port ; des gens venus d’un peu partout s’y mélangeaient ; on y brassait de grosses affaires selon les méthodes modernes ; on y vivait au présent, au lieu de s’incruster dans les ombres du passé. »(in Simone de Beauvoir, La force de l’âge, 1960)
La rue des Galions, qui fut aussi appelée « rue des débauchés » au 18e siècle comme le rappelle Damien Patard sur son blog Le Havre d’avant, s’est considérablement assagie.
Mais les quelques photos d’époque qui nous sont parvenues nous remettent dans l’ambiance de ce quartier chaud, typique de cités portuaires avant l’ère des porte-conteneurs… « Et ils pissent comme je pleure sur les femmes infidèles… »
Rue des Galions – Archives municipalesLa grosse Tonne – Carte postale
* Surnom que lui donna leur ami commun René Maheu en raison de la proximité de « Beauvoir » avec beaver (signifiant castor en anglais) et parce que « les castors vont en bande et ils ont l’esprit constructeur » (in Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958).
Si « Quai des brumes » a été tourné au Havre (voir mon article à ce sujet), la ville n’est pas pour autant plongée dans le brouillard et possède un charme nocturne que j’apprécie au cours de mes balades nocturnes.
Les lieux emblématiques, églises, Volcan, la catène de containers, les bassins, etc. sont bien mis en valeur par les jeux de lumières.
Paris reste la Ville lumière, mais j’ai retrouvé au Havre le plaisir des nuits magnétiques.
La ligne et la courbeCathédrale Notre-DameCatène de containersBassin Vauban
Un gigantesque chantier de construction defondations d’éoliennes s’est installé il y a deux ans au Havre.
Cet été, nous avons pu observer, depuis la plage, les allers-retours de l’un des plus gros navires de levage lourd au monde, la Saipem 7 000, qui transportait les colosses de béton du chantier situé sur le quai Bougainville vers le futur parc d’éolienne de Fécamp.
Ces bases sont construites en béton armé, en forme de sablier pour mieux résister à la houle, et seront remplies de ballast pour assurer leur stabilité en mer.
Les 71 fondations ont désormais toutes installées, la production d’électricité devant débuter en 2023. Ce parc doit fournir l’équivalent de la consommation de plus de 770 000 personnes, soit plus de 60 % des habitants de Seine-Maritime.
Visage connu du marché dominical des Halles du Havre, Simon Valin a amorcé en 2019 une conversion professionnelle (tout comme Antoine Grégoire des Glaces Ortiz) déjà couronnée de succès.
Simon au marché des Halles
Après une quinzaine d’années en tant qu’électricien-automaticien sur les navires, Simon décide d’opérer un virage et de reprendre l’exploitation d’un cidriculteur partant à la retraite.
Cidre Simona obtenu cette année la médaille d’argent dans la catégorie « Jus de pomme » du 19e Concours des cidres de Normandie.
Au-delà de cette première récompense, Simon affiche clairement des objectifs écologiques qui dépassent la Certification AB Agriculture Biologique en cours : reconstitution des haies bocagères autour du verger, introduction d’animaux bénéfiques (chevaux, ruches, poulailler, mouton).
On salue donc sa démarche non seulement respectueuse de l’environnement mais aussi dynamique, caractéristique des parcours professionnels en quête de sens.
Celle-ci s’attache à montrer l’intrusion insolite de la nature dans cette ville très minérale, quitte à reconstituer des scènes au moyen de maquettes, filtres de gélatine et accessoires divers.
Une balade photographique avec Ilka était proposée le 16 octobre, voici quelques clichés réalisés pendant cette journée.
Présentée du 15 octobre 2022 au 29 janvier 2023, l’exposition « L’herbe folle, l’angle droit, l’horizon et la girafe – L’espace du vivant dans Le Havre de Perret » s’inscrit dans le cadre de la programmation Regard sur le patrimoine en béton, proposée par le Pays d’Art et d’Histoire Le Havre Seine Métropole.
Le Musée d’art moderne André Malraux – MuMa consacre cet été et jusqu’au 2 octobre une somptueuse exposition à la thématique du vent.
170 œuvres – peintures, photographies, vidéo, installations – témoignent de l’inventivité déployée par une centaine d’artistes pour montrer ce qui à priori ne peut être représenté, l’insaisissable mouvement de l’air.
Le parcours orchestré par Annette Haudiquet, directrice du MuMa et commissaire de l’exposition, rassemble dessins à la plume de Victor Hugo, estampes des maîtres japonais, tableaux impressionnistes, photos de Man Ray, Brassaï, Corinne Mercadier, Véronique Ellena, films muets (Buster Keaton, Louis Lumière), etc.
La commande faite par la ville du Havre à Oscar Niemeyer en 1972 ne prévoyait pas de bibliothèque. Mais pour donner au« Petit Volcan »une nouvelle dynamique, le lieu sera restructuré à cette fin de 2010 à 2015. Les artisans de ce renouveau sont les architectes Dominique Deshoulières, Hubert Jeanneau et Françoise Sogno.
Esthétique à la fois épurée et chaleureuse, espaces de lecture, d’ateliers, de consultation numérique, de travail : le superbe lieu est conçu comme un espace de vie et de découvertes tout azimut.
Le nom Ortiz a durablement marqué l’histoire des glaces et sorbets en France.
Ainsi, c’est un Ortiz qui créée la marque Miko au début des années 40, qui bénéficiera notamment du marché florissant de la consommation de crèmes glacées dans les cinémas.
Cette spécialité gourmande s’inspire d’ailleurs notamment de la tradition maure des sherbet.
Antoine dans sa camionnette
Formé au marketing, Antoine Grégoire a repris en 2021 les Glaces Ortiz. Ses grands-parents sont d’ailleurs originaires du même village espagnol !
65 parfums ont été développés par la marque. La camionnette « vanille-fraise » (pour les couleurs) a régalé les vacanciers tout l’été.
Des classiques vanille, chocolat aux parfums plus recherchés, elles sont tout simplement délicieuses. Je vous invite ainsi à goûter un sorbet abricot, mandarine, bergamote ou une crème glacée châtaigne, réglisse ou Grand-Marnier.