Au menu du France

Janvier 1962, le France, troisième du nom, est mis en service au Havre.

Long de 316 mètres, il sera pendant 40 ans le plus grand paquebot au monde, avant d’être abandonné et revendu pour cause de non-rentabilité malgré les promesses de Valéry Giscard d’Estaing (« Ne m’appelez plus jamais France… »).

Pour sa première croisière transatlantique, il accueille plus de 1 800 passagers.

Que mangent sous le dôme étoilé de la salle à manger les « Premières classes » qui feront la traversée Le Havre – New York ? Un potage Germiny à l’oseille, du dindonneau du Maryland aux myrtilles ou encore des nouilles Lombarde.

Retrouvez en podcast la délicieuse émission « On va déguster » de France Inter consacrée le 10 avril dernier au mythique menu du France.

Jules Durand ou la seconde affaire Dreyfus

Dans le port du Havre des années 1910, les ouvriers charbonniers sont les derniers maillons de la chaîne et vivent dans une misère absolue.

Un révolutionnaire idéaliste, Jules Durand, dit « le curé », reprend en main leur syndicat et tente de faire avancer leurs droits dans le cadre d’une lutte qu’il veut pacifiste.

Pour sauver les intérêts de la Compagnie générale transatlantique, les grandes familles de négociants havrais organisent un véritable traquenard qui aboutira à son procès (il est défendu par René Coty, alors jeune avocat) et de quelques uns de ses compagnons de lutte. Et au verdict incroyable de la peine de mort pour le leader.

Face au soulèvement de l’opinion générale, celle-ci sera finalement commuée en sept ans de prison et il sera libéré en 1915. En 1918, la cour de cassation reconnaît l’utilisation de faux témoignages et le déclare innocent.

Mais victime de ce que Jaurès qualifia de « seconde affaire Dreyfus », Jules Durand a depuis des années perdu la raison. Interné dans l’asile psychiatrique de Quatre Mares à Sotteville-lès-Rouen, il y mourra en 1925.

Cette incroyable histoire est le sujet du roman très documenté de Philippe Huet, Les quais de la colère. Philippe Huet, écrivain né au Havre, est également l’auteur de nombreux romans noirs dont La Main morte, Grand prix de littérature policière.

Jules Durand en 1910 et en 1912