La Nuit blanche s’est posée hier sur l’axe Seine, avec des installations simultanées sur le Pont Neuf à Paris, à Rouen et au Havre (Square Saint-Roch).
Les illuminations mises en musique de l’artiste espagnol Javier Riera constituaient un land art hypnotique : superbe !
Un gigantesque chantier de construction defondations d’éoliennes s’est installé il y a deux ans au Havre.
Cet été, nous avons pu observer, depuis la plage, les allers-retours de l’un des plus gros navires de levage lourd au monde, la Saipem 7 000, qui transportait les colosses de béton du chantier situé sur le quai Bougainville vers le futur parc d’éolienne de Fécamp.
Ces bases sont construites en béton armé, en forme de sablier pour mieux résister à la houle, et seront remplies de ballast pour assurer leur stabilité en mer.
Les 71 fondations ont désormais toutes installées, la production d’électricité devant débuter en 2023. Ce parc doit fournir l’équivalent de la consommation de plus de 770 000 personnes, soit plus de 60 % des habitants de Seine-Maritime.
Le nom Ortiz a durablement marqué l’histoire des glaces et sorbets en France.
Ainsi, c’est un Ortiz qui créée la marque Miko au début des années 40, qui bénéficiera notamment du marché florissant de la consommation de crèmes glacées dans les cinémas.
Cette spécialité gourmande s’inspire d’ailleurs notamment de la tradition maure des sherbet.
Antoine dans sa camionnette
Formé au marketing, Antoine Grégoire a repris en 2021 les Glaces Ortiz. Ses grands-parents sont d’ailleurs originaires du même village espagnol !
65 parfums ont été développés par la marque. La camionnette « vanille-fraise » (pour les couleurs) a régalé les vacanciers tout l’été.
Des classiques vanille, chocolat aux parfums plus recherchés, elles sont tout simplement délicieuses. Je vous invite ainsi à goûter un sorbet abricot, mandarine, bergamote ou une crème glacée châtaigne, réglisse ou Grand-Marnier.
Le street artiste américain Mark Jenkins émaille les villes de sculptures hyperréalistes. Il réalise des moulages à partir d’une technique développée avec du ruban adhésif transparent, décrite sur son site tapesculpture.
Il est l’un des artistes invités d’Un été au Havre 2022 dans le cadre de son projet au long cours« Embed bodies ».
Mark Jenkins a disposé des personnages dans les endroits les plus improbables de la ville, suscitant surprise et parfois polémique.
Skateur sur le Volcan
L’une d’entre elle, jugée trop dérangeante, a ainsi été enlevée par la Ville deux jours après son installation. Ce n’est pas celle-ci (photo), même si elle a nécessité l’intervention de pompier pour déloger un curieux monté pour voir la belle endormie de plus près.
Ni cette femme se balançant au-dessus du bassin du Commerce.
Mais un homme suspendu, tête renversée, qui n’a pas survécu aux réactions scandalisées, et qui a été démonté depuis.
Qui connaît New York a forcément en tête l’emblématique flatiron building, l’un des premiers building érigé à Big Apple (1902).
L’artiste autrichien Erwin Wurm, également créateur de la « Fat house », nous propose ici la Narrow house, dans le cadre d’Un été au Havre 2022.
Cette maison, destinée à rester dans le square Érignac, se présente de prime abord comme une banale maison de banlieue, dont on se demande ce qu’elle peut bien faire là, en plein quartier Perret.
Mais quand on pénètre dans la maisonnette, surprise !
Car oui, elle est étonnamment aplatie, et voilà à quoi ressemble cette Narrow house de côté.
« L’humour et le jeu permettent vraiment de soulever beaucoup de questions, de faire passer beaucoup de choses sans se montrer blessant ou doctrinaire », a écrit l’artiste. CQFD.
La sculpture monumentale (6,24 m), « Jusqu’au bout du monde », de Fabien Mérelle, représentant l’artiste et sa fille, faisait en 2018 partie des installations que la ville met en place chaque année dans le cadre d’Un été au Havre.
La sculpture temporairement installée à Notre-Dame…
Installée initialement sur une partie reculée du littoral de Sainte-Adresse, appelé le « Bout du monde » et réalisée en résine, elle devait résister aux vents en marées.
Mais pas aux incendiaires qui l’avaient sérieusement dégradée en 2020.
Une seconde version en bronze peint était depuis temporairement installée à l’abri de la cathédrale Notre-Dame.
Elle a rejoint mi-juin la digue Augustin Normand, face à la mer, comme au bout du monde.
Le quartier Danton du Havre, situé non loin de la gare de chemin de fer est depuis une dizaine d’années en pleine restructuration urbaine.
La place Danton accueillait depuis le milieu du 19e siècle une maison d’arrêt. Sa cour construite en camembert permettait par un jeu de préaux séparés d’éviter les rassemblements de prisionniers.
Maison d’arrêt en 2009Emplacement avant reconstruction en 2014
Cette prison ne sera détruite qu’au début des années 2010 et c’est sur cet emplacement que le projet d’équipement socio-culturel et sportif présenté par l’agence K.Architectures a vu le jour.
Cet ensemble, le Pôle Simone Veil, espace multifonctionnel de 4 800 m2 allie béton, bois et inox brossé. On s’en doute, il a totalement modifié le visage du quartier.
Le Normandy, cinéma art déco évoqué dans un article précédent, a fait tout récemment l’objet d’une fresque, « Le phœnix », réalisée par l’artiste Dag, né au Havre.
Le phœnix, évoquant bien entendu la réhabilitation du lieu, mais aussi, dans l’imaginaire havrais, les renaissances multiples d’une ville bombardée, puis d’un port en déclin qui s’est fait depuis longtemps très largement distancer par ses voisins néerlandais, belges et allemands.
Cette œuvre éphémère est encore visible en face du cinéma situé 389 rue Aristide Briand.
Pour combien de temps ? Nul ne peut prévoir ce que la pluie, les badauds et les services de nettoyage de la ville lui réservent.
Peu importe à Dag, qui poursuit dans la lignée de Jacques Villeglé, une exploration des vestiges du temps au travers des couches de l’affichage urbain.